Vendredi sur Mer, féminine et mystérieuse
Sortir : La musique n'était pas votre première vocation, comment en êtes-vous arrivée là ?
Vendredi sur Mer : Au départ je faisais de la photo. Je suis venue à Paris pour faire une école. La musique c’était pour accompagner des projets et puis ça a pris de plus en plus de place jusqu’à ce que je décide d’en faire mon métier.
Sortir : Vous semblez accorder beaucoup d'importance à vos clips, qui sont très soignés. Est-ce que Vendredi sur Mer va au delà du projet musical ?
Vendredi sur Mer : Oui, j’ai vraiment envie d’une identité esthétique. Ça vient sûrement de la photo.
Sortir : Vendredi sur Mer, quelle est la signification de ce nom énigmatique ?
Vendredi sur Mer : Il fallait que je trouve un nom de scène, je ne voulais pas arriver juste avec mon prénom et mon nom. J’ai réfléchi au personnage que je voulais créer, je voulais parler de voyage, d’évasion. Vendredi sur Mer c’est un peu le mélange de différentes choses que j’aime, mais je ne pourrais pas donner une raison particulière, c’est venu naturellement. Ça raconte une histoire.
Sortir : Ce qui frappe de prime abord quand on écoute vos chansons ce sont vos textes parlés, et non chantés. D'où vient ce choix ?
Vendredi sur Mer : Quand j’ai commencé la musique, je n’étais pas chanteuse. C’est venu comme ça, c’était presque un choix de facilité de parler plutôt que de chanter. Maintenant j’inclus plus de parties chantées, la scène m’en a fait ressentir le besoin. Mais j’aime bien, je trouve ça plus fort. On est obligé de raconter l’histoire et de dire les mots d’une certaine manière.
Sortir : Quelles sont vos inspirations, qu'écoutez-vous ?
Vendredi sur Mer : Gainsbourg fait partie de mes premières inspirations. J’écoute beaucoup de choses. Quand j’étais plus jeune, mon père me faisait écouter des musiques très différentes : du slam, de la chanson française, du rock, de la musique classique, du jazz… Dans la musique de mes nouvelles chansons, il y a une grande influence des musiques du cinéma italien des années 1970.
Sortir : On perçoit une grande influence de la musique des années 1980 aussi...
Vendredi sur Mer : Ce n’était pas quelque chose de voulu ou de travaillé, je me suis rendu compte au fur et à mesure qu’il y avait des influences des années 1980. Je pense que la musique c’est un peu comme la mode, les tendances sont comme des vagues qui viennent et qui repartent. C’est presque inconscient, il y a beaucoup d’artistes aujourd’hui qui reviennent à ça. C’est une période que j’aime beaucoup.
Sortir : L'ambiance générale de vos chansons est plutôt rétro, ressentez-vous une sorte de nostalgie ?
Vendredi sur Mer : Moi je n’ai pas connu cette époque malheureusement. J’aurais bien aimé. Une nostalgie je ne sais pas, mais peut-être une soif de vivre ça. Cette époque a un côté un peu mystérieux, fantasmatique. Je la vis au travers des histoires que ma mère peut me raconter, ce qu’elle écoutait, la mode… tout est lié. C’est une période qui me fascine.
Sortir : Les femmes sont omniprésentes dans vos paroles, souhaitez-vous transmettre un certain message, ou est-ce juste un sujet qui vous vient naturellement quand vous écrivez ?
Vendredi sur Mer : J’ai essayé une fois de faire une chanson un peu engagée. Quand j’intellectualise les choses, ça ne marche pas. Alors que là, je ne revendique pas grand chose, ce sont principalement des choses que j’ai vécues, c’est ma vie que je raconte. C’est plus une ode à la féminité qu’à la femme en elle-même. L’une et l’autre par exemple est la métaphore de la musique, retranscrite sur une femme. Ça parle plus de féminité que de femmes finalement. Il y a forcément un message caché parce que dans ma vie de tous les jours je suis quelqu’un d’engagé, j’ai des convictions. Je pense que ça se ressent dans les chansons, mais je veux avant tout garder une atmosphère et une histoire, plutôt que de faire quelque chose de trop frontal et de trop basique dans l’intention.
Sortir : Vous serez en concert le 17 novembre à Roubaix avec The Pirouettes, Malik Djoudi et Chaton, que va voir et entendre le public ce soir-là ?
Vendredi sur Mer : Je suis en train de travailler un nouveau spectacle avec une nouvelle scénographie. J’avais deux danseurs avant, maintenant j’en ai trois. Les trois quarts du concert sont des chansons de l’album que je suis en train de terminer (sortie prévue début 2019), qui ne sont donc pas encore sorties. C’est vraiment un spectacle, il y a de la danse, ça va être très beau… j’espère ! Je connais les Pirouettes depuis très longtemps, on a beaucoup d’amis en commun du lycée, c’est marrant. Chaton, je le connais aussi, on a fait beaucoup de dates ensemble. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, Malik Djouti aussi. Tout est très différent et en même temps tout fonctionne ensemble.
Publié le 07/11/2018
Pop Factory #3 — The Pirouettes + Vendredi Sur Mer + Malik Djoudi + Chaton, le 17 novembre 2018 à 19h30, 17/21€, La Condition Publique, Roubaix, www.laconditionpublique.com