Un Rossini et ça repart !

Seulement 4 représentations à Tourcoing pour découvrir ce joyau rarement joué avant une version concert au Théâtre des Champs Elysées, c’est peu, alors raison de plus pour réserver ses places sans tarder ! Nous sommes à Venise en 1813, Rossini a tout juste 21 ans et écrit son premier opéra sur un livret de Voltaire. Le public de la Fenice plébiscite avec enthousiasme ce Tancredi qui ouvrit la voie du succès à celui qui fit passer l’opéra du classicisme au romantisme et lui apporta cette fameuse signature rossinienne faite d’humour, de mouvement, d’ironie et de gaieté.

C’est ce que nous proposent Jean-Claude Malgoire et le metteur en scène Jean-Philippe Delavault qui a abordé ce chef-d’œuvre rossinien sous l’angle « de la dimension légendaire d’un Moyen Age de conte de fées, en phase avec l’idéal chevaleresque de l’enfant qui demeure en nous en s’appuyant sur Bruno Bettelheim et sa Psychanalyse des contes de fées ». Les décors de Jean-François Gobert sont simples et abstraits et les costumes de Lili Kendaka « s’inspirent de l’iconographie byzantine très présente en Sicile mais ils ne sont pas figés dans une époque précise. Ils appartiennent aussi à un Moyen Age de fantaisie que l’on retrouve à Hollywood ou dans les dessins animés ».
L’intrigue se déroule dans la Sicile médiévale sur fond de combat entre Sarrasins, Normands et Byzantins. Le sujet est politique, mais c’est son aspect intime que Rossini privilégia.
Les fans de Rossini apprécieront Nora Gubish dans un des rôles les plus difficiles du répertoire sur les traces de La Malibran, Pauline Viardot ou Marylin Horne… et se régaleront avec le fameux Di tanti palpiti, véritable tube de l’époque qui sera même parodié par Wagner.