Au Vivat, la 19ème édition d'un rendez-vous devenu un marqueur fort de l'identité du lieu, défendu avec conviction et simplicité par Eliane Dheygere et son équipe, réfléchit autour d'un intitulé d'une belle richesse : Sacrés profanes et autres rituels pour conjurer la peur. Avec la complicité de Latifa Laâbissi qui présentera plusieurs de ses derniers travaux (dont la création de Pourvu qu'on ait l'ivresse), les chorégraphes d'aujourd'hui donneront à voir leurs recherches dans une programmation toujours conduite par une curiosité et une exigence partageuses. Pas ici de barrières, mais d'innombrables portes ouvertes sur des mondes, des esthétiques et des démarches partageant toutes une envie : élargir les horizons. Un travail d'autant plus essentiel tant l'époque pousse plutôt au repli. Raimund Hoghe et L'après-midi, Karl Van Der Welden avec Mars II, Rémi Hollant, Albert Khoza (Influences of a closet chant) ou encore Arnaud Saury (En dépit de la distance qui nous sépare) y donneront donc à voir leurs spectacles, entre performances et profondeur, entre singularité et sensibilité.

Quelques Petits pas plus loin, le rendez-vous du Gymnase consacré au jeune public, continue pour sa part d'arpenter le chemin délicat et audacieux qui fait le pari que l'ouverture à la danse dès le plus jeune âge reste non seulement possible mais parfaitement appréciée par les jeunes spectateurs. Pour cette 11ème édition, le festival continue d'arpenter les propositions de spectacles de chorégraphes et de tisser de nombreux liens avec un réseau de partenaires toujours plus solide (dont le Vivat). Le rendez-vous, en essaimant un peu partout sur le territoire métropolitain, continue de subtilement inviter les enfants (et leurs accompagnants) à découvrir par la danse une belle variété d'esthétiques, d'univers et de démarches. Pol Coussement, Sylvain Huc, Brahim Bouchelagem, Bérénice Legrand, ou Nathalie Baldo figurent au programme de l'édition 2016, d'Armentières à Roubaix en passant par Tourcoing, Haubourdin, Lille ou Villeneuve d'Ascq.

Le Tandem Arras-Douai invite de son côté la Capverdienne pour un 100% Marlene Monteiro Freitas pour 4 jours d'une carte blanche éclectique. Cecilia Bengolea présentera sa création Dancehall Montego Bay, François Chaignaud danse La Tarara accompagné de la guitare de Nino Laisné, Lander Patrick propose Arrastão, concert chorégraphié en temps réel, la Canadienne Antonija Livingstone sera là avec The Part et évidemment Marlene Monteiro Freitas aura son mot à dire sur scène entre D'ivoire et de chair les statues souffrent aussi, Jaguar ou Guintche notamment. Un joli panorama à découvrir entre Douai et Arras.