Sonic City : le festival qui sort du rang

Le Sonic City on connaît. Chaque année, un curator trié sur le volet se voit remettre les clés du camion pour dépayser un public exigeant. Chaque année, on y retourne pour retrouver l’inconnu artistique. On ne compte plus les éditions, au Sonic City on ne regarde pas le compteur. On ne navigue pas à vue pour autant. Pour cette édition, deux pilotes dans le cockpit. La géniale Cate Le Bon se charge de la programmation du samedi, les furieux de Shame reçoivent le dimanche. L’équipe du Sonic City se charge des préliminaires le vendredi. Évidemment, il y a ce coup dur de l’annulation des très attendus Fontaine DC. Mais si vous venez au Sonic City pour les stars ou les sensations du moment c’est que vous avez mal saisi l’esprit de ce festival. On se permet de vous éclairer. Sous ses allures élitistes, le Sonic City prône une certaine forme de modestie. Le spectateur doit accepter de se laisser surprendre, chahuter par les choix des curators. Les choix de Cate LeBon pour la journée du samedi témoignent de sa totale latitude. A côté, le dimanche version Shame paraîtrait presque plus « conventionnel » bien que le groupe aligne une sacrée écurie de belles découvertes. Clairement les artistes invités se sont fait plaisir et c’est bien cette liberté qu’il s’agit de célébrer, à l’opposé du data-marketing et des dérives algorithmiques de l’industrie de la musique. L’estime, sans forcer.