Détruit aux alentours du X-XIème siècle, l'ancien château médiéval est vite oublié au profit de la nouvelle place-forte construite sur une butte au pied de laquelle le village se développera jusqu'à ce qu'en 1617, Richelieu et Louis XIII ordonnent sa destruction et l'éventration de ses tours. Vendu comme bien national à la toute fin du XVIIIème siècle, il est racheté par Napoléon Ier en 1813. Ce n'est qu'en 1857 que Napoléon III, qui aime à se rendre dans la région (ce qui provoquera nombre d'aménagements et de constructions) décide d'en confier la rénovation (d'abord partielle) à Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Grand amateur du moyen-âge, dessinateur et aquarelliste talentueux, ce dernier entreprend de remettre sur pied un château fonctionnel et largement inspiré de ses connaissances (il est l'auteur d'une très riche Encyclopédie médiévale) et travaux mais également riche d'ornements gothiques récréés pour l'occasion. Si Viollet-le-Duc a pour tâche de remettre sur pied une résidence impériale, il prend ainsi un grand plaisir à orner murs et chapiteaux de gargouilles étonnantes et de bas-reliefs singuliers peuplés de créatures fantasques mêlant l'homme et l'animal. Dépourvu de tout mobilier le château manque aujourd'hui d'un peu de chaleur (et d'intervenants pour animer ses murs) mais invite néanmoins à un parcours saisissant dans un bâtiment monumental qui aura mis près d'un quart de siècle à ressortir de terre. Le témoignage rare d'une époque autant que du travail de Viollet-le-Duc.

En contrebas, le village de Pierrefonds offre au visiteur un espace tranquille, peu bousculé par le passage du temps. Au bord du plan d'eau les plus aventureux pourront grimper sur un pédalo tandis que les autres dégusteront repas et rafraîchissements dans l'un des établissements qui bordent la place du village ou pousser jusqu'à l'église Saint-Sulpice issue de différentes époques mais dont les premières traces remontent au XIème siècle.

En franchissant les frondaisons d'une forêt qui abritait jadis les chasses royales, chacun pourra à loisir parcourir une nature préservée au fil de chemins aménagés avec soin et respect, certains passages bitumés mais discrets permettant même de parcourir ses chemins creux de quelques coups de pédale à l'ombre d'arbres anciens. Si le village de Vieux-Moulin mérite le détour, c'est essentiellement pour les traces quasi intactes de l'époque de Napoléon III (l'église Saint Mellon rénovée en 1860 et le pavillon Eugénie édifié dans la forêt pour l'impératrice tous deux sous la conduite de l'architecte Jean-Louis-Victor Grisart) ; à quelques kilomètres, Saint-Jean-aux-Bois offre un tout autre panorama : celui d'un petit village dont le plan médiéval et les constructions (une abbatiale du XII-XIIIème siècle, une porte fortifiée de la fin du XVIème notamment) se mêlent admirablement à une nature préservée (un arboretum invite à en découvrir les richesses naturelles et à aller découvrir un chêne âgé de 800 ans). A pied ou en vélo, la forêt recèle par ailleurs de nombreux chemins de promenades idéaux pour une sortie en famille. De l'autre côté des bois, Compiègne, ville impériale, recèle également de nombreux trésors (dont son château ainsi que plusieurs musées) et la région ne manque pas non plus de sites évoquant la première guerre mondiale (comme la célèbre clairière de Rethondes où fut signé l 'armistice du 11 novembre 1918). Une destination parfaite pour un séjour mêlant culture, et nature.