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expos

Olivier Theyskens : « In praesentia »

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Déjà 10 ans que la Cité de la dentelle et de la mode a ouvert au public ses quelques 2500 m² d’exposition permanente consacrés à ce textile haut de gamme. Pour fêter l’événement, l’idée était non seulement d’inviter un créateur qui dévoilerait son univers, mais qui serait aussi capable de « penser la mode hors de son temps », d’imaginer une correspondance avec ses créations contemporaines et les objets patrimoniaux conservés dans les réserves du musée.

Le choix s’est assez vite porté sur le créateur belge Olivier Theyskens, avec qui la commissaire de l’exposition, Lydia Kamitsis, avait déjà travaillé pour la rétrospective qui lui était consacrée au Musée de la mode d’Anvers en 2017. Ensemble, avec une complicité évidente, ils imaginent l’exposition « In praesentia ». Un titre bien mystérieux et métaphorique qui traduit cette présence du couturier, mais aussi celles « des âmes absentes de tous ces professionnels, ces calaisiens, qui ont manipulé et travaillé avec ces objets industriels », pour la première fois sortis des réserves.

Pensée tels des arrêts sur image de l’œuvre theyskennienne, l’exposition volontairement non-chronologique comporte donc une vingtaine de séquences, toutes indépendantes les unes des autres, qui mettent en lumière un sujet principal et récurrent dans le travail de Theyskens. Car si la dentelle occupe une place importante dans ses créations, et est présente à chaque étape-clé de son parcours, l’ancien directeur artistique des prestigieuses maisons Rochas et Nina Ricci maîtrise bien d’autres savoir-faire. Ainsi, les vitrines s’intéressent chacune à une thématique (le corset, le motif, le noir, l’art du biais, la traîne, le trompe-l’œil, l’agrafe, la matière...), mariant les pièces de Theyskens aux collections anciennes. Et le résultat est bluffant.

Dans une ambiance feutrée, à l’image d’une boîte noire, l’éclairage et le choix des fonds de couleur de chaque vitrine attirent notre regard sur chaque élément de la scénographie. Et on se laisse facilement envoûter par ces sublimes créations aux coloris, textures, formes et inspirations multiples. Des objets et vêtements issus des collections historiques, industrielles et textiles du musée (porte-bobines, torsiomètre, presse à dentelle, paquets de graphite en poudre...) viennent agrémenter les silhouettes exposées. Comme une rencontre, un écho résonnant avec les pièces de Theyskens. Cette carte blanche est l’occasion pour celui que la commissaire qualifie de « romantique sombre » de sortir du cadre convenu d’une exposition qui montrerait exclusivement des pièces de défilés. Outre celles-ci, Theyskens choisit de mettre en avant des créations qui ont été écartées des podiums – à l’instar d’un magnifique manteau sans manches entièrement composé de rubans de dentelle –, le premier buste qu’il s’est procuré pour concevoir ses pièces, ainsi qu’un corsage noir datant du XIXe siècle, l’unique pièce historique qu’il ait acquis.

In praesentia s'inscrit dans le partage et invite le public, qu’il ait ou non des connaissances des codes de la mode, à une expérience émotionnelle hors du temps.

Publié le 11/07/2019 Auteur : Guillaume B.

Cité de la dentelle et de la mode

135 quai du Commerce à Calais

Jusqu’au 5 janvier 2020

Tél.03.21.00.42.30

www.cite-dentelle.fr