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Nicolas Schöffer au LaM, une exposition spectaculaire

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Le LaM accueille en ses murs une Rétroprospective de l’œuvre de Nicolas Schöffer (1912-1992), qui permet de redécouvrir cet artiste multidisciplinaire, quelque peu tombé dans l’oubli.

 

Né en Hongrie, Nicolas Schöffer arrive en 1936 à Paris, alors en pleine effervescence artistique. Ses premières œuvres ont presque toutes disparu, à part un futuriste Prophète, qui ouvre le parcours thématico-chronologique. Après la guerre, il explore le Surréalisme et l'abstraction, qui le mènent à la création, en 1949-1950, d'une Horloge spatiodynamique. Cette sculpture cynétique, intégrant l'espace, représente une sorte de point de départ pour ses réflexions ultérieures. Dès lors, l'artiste adjoint à ses sculptures spatiodynamiques un mouvement, en les plaçant sur un plateau tournant, et des ombres créées par des éclairages dirigés. Il va même jusqu'à déposer un brevet pour ses « ensembles lumino-dynamiques », installations composées d'une sculpture animée de jeux d'ombres, de lumières colorées et de reflets, eux-mêmes projetés sur un écran. Une musique composée à partir des sons produits par la sculpture accompagne le tout. Lux et Chronos, séries de « sculptures-spectacles », surprennent, fascinent et transforment l'exposition en une véritable représentation. Des chorégraphes comme Maurice Béjard ou Carolyn Carson ne sont s'y d'ailleurs pas trompé en faisant interagir leurs créations et les œuvres de Schöffer. A l'image de ces installations pluridisciplinaires, les recherches de Nicolas Schöffer partent dans toutes les directions. A une époque où le progrès technique promet à chacun un futur idéal, l'artiste s'intéresse à l'urbanisme et à l'architecture d'une ville moderne, voire autorégulée. Il imagine ainsi, pour le quartier de la Défense nouvellement construit, une monumentale et sculpturale tour qui aurait réagi par des lumières et des mouvements à son environnment, à l'image de la Tour cybernétique édifiée à Liège en 1961. En collaboration avec l'entreprise Phillips, il conçoit notamment un amusant robot danseur, dont les mouvements se déclenchent au son d'un claquement de mains. Il se penche également sur l'influence de la lumière sur les visiteurs ou sur les danseurs d'une boîte de nuit, dont il conçoit le décor kaléidoscopique, et imagine un étonnant appareil de luminothérapie. Nombre des thèmes abordés dans l'exposition font écho à des problématiques très actuelles et se retrouvent d'ailleurs dans les explorations de la création artistique contemporaine.

Nicolas Schöffer, Tour lumière cybernétique, vers 1967 © Adagp, Paris - Eléonore de Lavandeyra-Schöffer, 2018

Très célèbre de son vivant, Nicolas Schöffer est néanmoins tombé dans un certain oubli, qui s'explique probablement par sa faible présence dans les collections publiques et par la difficulté que représente la mise en scène de ses œuvres. En effet, l'exposition du Lam, la première réalisée en France depuis son décès, a constitué un véritable défi technique, brillamment relevé notamment grâce aux indications de l'épouse de l'artiste, qui a conservé la collection dans son atelier.

Des découvertes, de la surprise, du spectacle, des réflexions sur notre société, voici donc l'alléchant programme proposé par cette exposition événement.

Publié le 09/03/2018 Auteur : Aurore de Carbonnières

 

Nicolas Schöffer. Rétroprospective

Jusqu’au 20 mai 2018, 10/7/0€

LaM, Villeneuve d’Ascq

03 20 19 68 68 - www.musee-lam.fr

 

Nicolas Schöffer, Chronos 8, 1967 © Adagp, Paris - Eléonore de Lavandeyra-Schöffer, 2018

Nicolas Schöffer, Tour lumière cybernétique, vers 1967 © Adagp, Paris - Eléonore de Lavandeyra-Schöffer, 2018