Matisse croise Braeckman et Véronèse au Palais des Beaux-Arts

Matisse ne croise pas Dirk Braeckman mais tous deux figurent en bonne place dans le musée. Le second se pose dans la galerie italienne, à côté de l'oeuvre qui lui sert de point de départ : l'esquisse pour le Paradis de Véronèse qu'il est venu photographier avant, dans le secret de sa chambre noire, d'en tirer des œuvres nouvelles et intenses. Outre les trois œuvres juxtaposées à l'esquisse, il faut se plonger dans le petit film qui lève un peu le voile sur le travail de l'artiste, moins photographe que « peintre au sel d'argent » dont le ballet (et le balai) donne vie à des images inédites.

Au sous-sol, on découvre un Matisse un peu perdu, dont la récente vocation artistique vacille face aux difficultés de la vie et qu'un passage au Palais des Beaux-Arts de Lille ravivera, quand l'artiste croisera les travaux de Goya (Les jeunes et Les vieilles œuvres emblématiques de la collection du musée). La suite est connue, la peinture de Matisse, la rondeur de ses papiers découpés, la fulgurance des couleurs feront le tour du monde. Pour remercier le musée, Matisse lui offrit un exemplaire de Jazz dont les pages sont exposées dans cet accrochage. Le tout n'a rien perdu de sa puissance, surtout confronté aux immenses Océanie, la mer et Océanie, le ciel prêtés par le Musée Matisse du Cateau-Cambrésis, né lui de la volonté de l'artiste. Et si cet accrochage vous donne des envies de couleur pour traverser l'hiver, faites le voyage jusqu'à la ville natale de l'artiste pour (re)découvrir son superbe musée.