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théâtre

Marchand de partage

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Pour sa dernière création, Jean-Marc Chotteau choisit pour personnage principal une épicerie de quartier et livre une chronique de l'humanité ordinaire joliment vue.

Fini le plateau de la scène, ici le rideau du théâtre est remplacé par celui, de fer, d'une épicerie bloquant la vue à des spectateurs curieux, avant de finir par s'ouvrir sur un décor reproduisant parfaitement l'ambiance de ces pourvoyeurs de biens et de discussions divers que sont les épiciers. Car, au-delà de la baguette de pain, de la canette de coca ou du plat préparé que l'un ou l'autre viennent chercher dans ses rayonnages, Night shop évoque l'épicerie comme catalyseur de rencontres et creuset d'humanités pour le moins bigarrées. Dans les yeux et la bouche de Samir, le gérant, petit fils d'Algérien et Français comme tous ses clients, si Chotteau évoque évidemment la question de l'identité, c'est pour mieux l'évacuer pour ce qu'elle est : finalement très anecdotique.

L'art du conte

Avec une langue très vivante, à mi-chemin entre un humour efficace et une humanité généreuse, l'auteur-metteur en scène dénonce autant les raccourcis un peu idiots pour mieux défendre une différence toujours enrichissante. Et si la faune (volontairement caricaturale et pourtant finement observée) qu'il met en scène prête à rire par ses attitudes ou ses positions outrancières, elle ne manque pas pour autant d'une générosité devenue peu courante. Sur la scène de cette épicerie (non sans rapport avec celle d'un théâtre), Chotteau défend un sens de la transmission et une écoute par trop rares. Cinq nuits qui sont autant d'actes passent rapidement malgré la durée du spectacle et grâce à une brochette de comédiens biens dans leurs rôles, de Rachid Benbouchta à Dominique Thomas en passant par Eric Leblanc ou Carole Le Sone, c'est une bien belle galerie de personnages qui prend vie pour donner corps à cette parabole bien quotidienne et très universelle en même temps, une belle invitation scénique incitant à davantage d'échanges dans laquelle Jean-Marc Chotteau n'oublie pas de rendre leur place à la parole et aux mots.

Publié le 16/03/2010 Auteur : Guillaume B.

Jusqu'au 3 avril

au Salon de Théâtre

82, boulevard Gambetta à Toucoing

Tél.03.20.27.13.63

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Mots clés : théâtre