Les visages de la peinture flamande à Cassel

Que les allergiques au portrait se rassurent, l'exposition ne se penche pas uniquement sur ce genre, mais plus largement sur la représentation humaine dans la peinture flamande. Elle s'intéresse tout d'abord à la figure du Christ, dont les traits sont immédiatement reconnaissables, contrairement à la plupart des personnages bibliques et mythologiques, identifiables grâce à leurs attributs. Cette première salle présente notamment la nouvelle acquisition du musée, L'Arrestation du Christ, une huile sur bois maniériste de Jan van Dornicke, dit le Maître de 1518. Le parcours aborde ensuite le portrait des nobles, entre valorisation du pouvoir et ressemblance avec le modèle, dont le nom ne nous est pas toujours parvenu. Ainsi, l'identité du jeune garçon, qui figure sur l'affiche, demeure un mystère, malgré les nombreuses recherches des commaissaires. Dès le début du XVe siècle, les bourgeois, fiers de leur statut social, imitèrent cette pratique, comme l'autoritaire dame âgée, accompagnée de son chien, magnifiquement portraiturée par Frans Floris I en 1558. La salle suivante détaille la pratique par les peintres flamands de l'étude de tête et montre comment un même modèle pouvait être repris dans différents tableaux. L'exposition s'achève sur la question de la figure dans la scène de genre, domaine cher à la peinture flamande, qui illustre la vie quotidienne du peuple et qui permet de représenter des visages réalistes et expressifs, voire parfois caricaturaux, à l'image de la série de têtes grimaçantes de Jan Van der Venne.

Cette jolie exposition étant de taille modeste, le visiteur pourra profiter de l'occasion pour découvrir la présentation repensée des collections permanentes et les huit œuvres déposées à Cassel, par le musée des Beaux-Arts de Dijon, pour une durée d'un an.