Le rêve d'être artiste

Le sujet est aussi inépuisable qu'éternel, et l'exposition ne prétend pas y apporter une réponse exhaustive, mais inciter à la réflexion sur ce qui peut constituer une démarche artistique. Si la scénographie propose un parcours, celui-ci se révèle toutefois suffisamment ouvert pour inviter à se dérouler au gré des envies du visiteur, circuler entre les œuvres et les approches devient ainsi bien plus aisé. Le dispositif répond ainsi parfaitement à l'intention de l'exposition qui bien qu'articulant sa démarche autour d'axes d'accrochages (je signe donc je suis ?, une place au soleil ?, génial(e), forcément génial(e) ?, me, myself & I, splendeurs ou misères ? puis autodérisions), propose davantage une réflexion globale qu'une série d'étapes. Finis les cartels minuscules, chaque œuvre est surmontée d'un texte clairement visible qui fait fi des habituels repères chronologiques. Les oeuvres et les artistes dialoguent, traversant les époques et les esthétiques, pour questionner la nature et le parcours de l'artiste. De la question de la reconnaissance par des pairs ou des critiques à la différence entre artisanat et art, à la quête compliquée de moyens de vivre de son art en passant par le regard de l'artiste sur lui-même, les mythes qui l'entourent, Le rêve d'être artiste déploie un large panorama pour faire réfléchir à une vaste question, embarquant Jeff Koons, Manet, Dürer, Boilly, Camille Claudel, Warhol et bien d'autres dans un voyage transversal, passionnant et universel. Une très belle rencontre entre une démarche curieuse et exigente, une médiation réinventée et des enjeux individuels et collectifs passionnants.