Bien entendu, Zep use de blagues que sa création de papier ne renierait pas. S'amusant à détourner les sacro-saints chefs d'oeuvre du Palais des Beaux-Arts, il fait fleurir des classiques revus et corrigés par une approche décalée et subtile. Derrière les traits simples, il met en scène une dédramatisation de la visite des musées (qu'il confie ne pas avoir aimés étant enfant) au fil d'un parcours discret qui s'intègre efficacement dans les salles du Palais des Beaux-Arts : ici une projection dans un cadre blanc, là un vrai/faux tableau, plus loin une animation décryptant tel ou tel mouvement pictural. Plus que de simples projections, les propositions de Zep y sont en effet animées avec efficacité pour inviter le visiteur à un petit arrêt, lequel permet d'apprécier et la démarche du dessinateur et les pièces qui entourent chaque proposition.

 

Avec l'acuité d'un auteur rompu à l'art du strip percutant, ce que Zep réussit de mieux (avec la complicité des équipes du Palais des Beaux-Arts) se résume à une transmission directe et limpide de l'esprit d'un courant et d'une époque de l'histoire de l'art. De l'antiquité au romantisme en passant par le symbolisme ou le baroque, les grandes étapes de l'histoire de l'art y sont résumées avec malice en un croquis efficac. Idéal pour qui a toujours du mal à s'y retrouver et parfait pour une formation accélérée ! Moins ludique que le parcours d'Interduck qui invitait à chercher les canards dans les collections, les dessins de Zep distillent un humour et une légèreté qui tranche joliment avec la solennité exagérée parfois prêtée au musée. L'agrément parfait d'une visite familiale, d'autant que jusqu'à 18 ans l'entrée est gratuite le temps de l'installation.