Le Boulon : nickel chrome

Après des années de discussion et de longs mois de travaux, le Boulon nouvelle version ouvrait ses portes au début de l'automne dernier, l'occasion de fêter dignement l'entrée dans des locaux magnifiques offrant aux artistes de nombreux espaces de jeu et de travail (dont des ateliers très bien équipés ou des espaces de répétition très bien pensés) déclinés en jolies boîtes ponctuant le vaste espace (4000m²) du lieu. Après les premières semaines passées à prendre la mesure de l'équipement, l'équipe conduite par Virginie Foucault défend une saison partageant joliment son temps entre l'accueil de compagnies pour des temps de création et des représentations publiques autour de spectacles festifs et complets.

Jusqu'en juin le lieu s'ouvre à des temps de résidence d'artistes au cours desquels une rencontre avec le public est parfois organisée, autant pour confronter les artistes au regard des spectacteurs que pour créer un échange entre ceux qui sont sur la scène et ceux qui sont devant. La Chouing et son univers de décalage, de misère et de pertinence, Yan Duyvendak et Roger Bernat (accueillis en lien avec le Phénix de Valenciennes) et leur procès d'Hamlet auquel le public pourra prendre part, les Makadam Kanibal, la démarche commune aux Fées Railleuses et la Cie 3.6/6.4 ou la Cie Internationale Alligator et son prochain spectacle autour de la place des femmes se succèderont ainsi dans les espaces du Boulon. Moins visible, plus discret, rarement public, ce travail d'accueil, de soutien et de mise à disposition d'un outil pensé pour permettre aux compagnies de travailler leurs futurs spectacles n'en demeure pas moins indispensable et précieux en ces temps de disette.

Pour autant, le temps des rencontres avec les spectateurs n'est pas oublié (en dehors des moments de résidence qui voient parfois les artistes partir à la rencontre de collégiens ou d'habitants). Premier rendez-vous de l'année : l'accueil de la Cie XY avec Le grand C et ses dix-huit voltigeurs sur la scène, travaillant de concert pour un moment fragile et collectif. En février, les compèees d'Akoréacro mêleront sur piste leurs musiques et leurs acrobaties pour un audacieux et pétillant mélange dans Pfffffff, en mars, le Boustrophédon et son étrange défilé de personnages jouera Court-Miracles, petit bijou d'humour et d'humanité autour de situations pourtant peu cocasses. Puis viendra le temps des Turbulentes 2012 qui permettront cette année de prendre un bon bol d'air frais entre les deux tours des élections présidentielles avant de terminer la saison autour du projet Mine d'art en sentier proposé par le Parc régional naturel de Scarpe-Escaut et le bassin minier et l'accueil d'une dernière résidence fin juin.