Le 9ème concept : l'art et la manière

Le collectif 9eme concept fonctionne depuis un peu plus de 25 ans autour du même principe : fusionner les genres, redistribuer un maximum d'images, de réalisations gratuitement. Les trois membres fondateurs (Stéphane Carricondo, Jerk 45 et Ned) se consacrent depuis toujours aux arts urbains et se sont trouvés une place de choix au FLOW. « Nous avions envie de refaire quelque chose autour des arts urbains, précise Olivier Sergent, directeur du FLOW, ce qui nous a interessé dans le 9ème concept, ce sont les expérimentations menées par les artistes du collectif. Et depuis 26 ans que le collectif existe, on peut dire qu'ils ont eu le temps d'expérimenter... »

Ainsi, les supports présentés sont aussi multiples que variés : de l'art qui se balade sur les manteaux (projet Baïfall Dream en 1992), avec une idée de récupération et de transformation toujours d'actualité au tatouage éphèmère (de 1993 à 2015) en passant par les stickers collés sur une forêt de poteaux, il s'agit de croiser plusieurs registres : BD, tatouage, illustration, musique, DJing... « favoriser les rencontres, c'est ce qu'on défend aussi, ajoute le directeur du FLOW, d'autant qu'il s'agit d'un « vrai » collectif dans la mesure où ils créent des œuvres ensemble ».

La scénographie, conçue de façon didactique, permet de bien cerner les différents concepts et les différentes époques. Ainsi, le visiteur suit le parcours du collectif, et comprend aussi que, pour rester fidèle à la philosophie du don, il fallait trouver une source de revenus. Ce sera la marque Desperados qui le leur fournira en leur confiant la direction artistique de bouteilles collectors. L'exposition est aussi conçue pour être évolutive : en étant en résidence, en créeant des ateliers, en laissant la place au visiteur pour s'exprimer... Cette retrospective reste en harmonie avec ce qui fait le collectif depuis ses débuts et la volonté de créer des passerelles entre les générations, les thèmes et les genres du lieu qui l'accueille.