1666, première à Paris au Théâtre du Palais Royal du Misanthrope joué par Molière lui-même. 2013, le personnage d’Alceste est plus que jamais tendance. Au cinéma avec le film de Le Guay Alceste à bicyclette (Wilson, Lucchini) et au théâtre avec cette version de Jean-François Sivadier qui se frotte pour la première fois à Molière et donc aux alexandrins, langue qu’il qualifie « d’hypnotique ». Est-ce à dire que les « atrabilaires amoureux » traversent le temps sans prendre une ride ? On n’aura évidemment jamais fini, comme le souligne Jean-François Sivadier, de s’emporter contre l’hypocrisie de l’humanité en général (…). Molière signe une pièce politique où l'on voit un homme qui refuse le monde tel qu'il est tout en refusant d'abord de le fuir. Rien de plus contemporain que ce rêve d’une société sans masque incarné par la radicalité d’Alceste, en l’occurrence Nicolas Bouchaud, fidèle de l’infatigable Jean-François Sivadier qui mets par ailleurs en scène à l’Opéra de Lille en mai Le Barbier de Séville de Rossini. Prêtons une oreille attentive à cette comédie du Grand Siècle car aujourd’hui comme hier D'éloges, on regorge, à la tête, on les jette, et mon Valet de Chambre est mis dans la gazette".