La Bulle Café décoince les concerts

Un bar animé par des pros, avec le savoir-faire de l’équipe du Caf&diskaire. Un lieu de diffusion bien équipé. Une jauge confortable, même si la disposition de la scène ne permet pas à tout le monde de tout voir en cas de sold-out. Un accueil malin envers les petites structures de programmation. Voici donc les ingrédients d’une réussite d’une Bulle qui n’a rien de spéculative.

Pour preuve, en l’espace d’une semaine on pourra y voir deux concerts remarquables. Si vous suivez l’actualité du label Born Bad, vous ne pouvez ignorer l’existence du Villejuif Undergound. Des facétieux qui prennent le délire rock psychédélique très au sérieux, sans pour autant enfiler les charentaises revival. De grandes bouffées, de l’apnée, du vol en apesanteur…souvent casse-gueule mais en avalant les croquettes du chat on retombe toujours sur nos pattes. Qui pour changer la litière ?

Avec la sicilienne Maria Violenza, nous ne sommes pas exactement dans l’italo-disco. A partir d’une démarche très DIY-LoFi, la sombre jeune fille développe un univers ultra personnel. Le punk y est synthétisé, les accidents sonores assumés, comme pour mieux coller au creuset culturel qui l’a vu naître. Une authentique révélation pour une œuvre très personnelle interrogeant modernité, tradition et poésie urbaine.

Avec la fermeture annoncée du Biplan, les inquiétudes récurrentes au sujet de la Malterie, ce type d’initiative est réellement bienvenu. Un effet d’aubaine pour le public et la création qui ne doit pas oblitérer la précarité du dispositif pour les organisateurs des concerts et les artistes. Heureux mais jamais content ?