La bulle Café, avis de vent frais
La Bulle Café a donc passé l’année. Mieux ce sympathique club de concerts s’est imposé comme un incontournable des soirées musicales de la métropole lilloise. A la base une formule simple : un bar et des concerts. Dans la soute, les inconscients du Caf&Diskaire et une kyrielle de programmateurs indépendants trop heureux de trouver un lieu en centre ville compatible avec leur fonctionnement et ne générant pas de nuisances pour le voisinage. Bains de Minuit, Mohamed Dali, AhBon, Cerbère Coryphée, E.T. Aloha… l’ensemble des bookers affolant les petites jauges vient remplir cette bulle à concerts. Une bulle non éphémère dont il convient de suivre la programmation avec curiosité, condition nécessaire pour des propositions artistiques axées sur la découverte ou sur des niches musicales. Une affaire de passionnés mais sans trop d’entre soi puisque la convivialité semble faire partie de l’équilibre budgétaire. En ce mois de septembre, l’humeur ne sera pas trop automnale à la Bulle. Les filles de Big Joanie ne versent pas dans le militantisme morne. Chez ces Anglaises adoubées par Thurston Moore, l’engagement féministe se combine à un groove de combat en tenues camouflage bariolées au post-punk et mutant-disco. Big Joanie et gros coup de cœur.
Est-ce encore possible d’être surpris par une fuite de gaz shoegaze ? En Californie aussi la brume noisy a des effluves inspirants. Depuis la baie de Santa Monica, Froth étire un pont entre dream-pop et power-pop envapée au psychédélisme. Pas d’affalement ! Froth expérimente le sujet pop, sans anesthésie et en chantonnant durant l’opération. D’urgence à découvrir.
Comme leurs compatriotes de Big Joanie, les Londoniennes de Trash Kit appréhendent le post-punk sans trop se retourner. Ici aussi il y a la main invisible de Thurston Moore et de manière plus criante l’influence de toutes ces filles qui animèrent le New York Underground de la charnière 70’s/80’s. Bien plus qu’une relecture des compilations Soul Jazz, une belle créativité à base d’improvisation sur une ondulante colonne vertébrale ethno-pop.
Together PANGEA a croqué la pomme du garage-rock vicié chez Burger Records. Deux albums plus tard, ces Californiens s’émancipent des canons DIY pour une pop psychédélique sauvage influencée autant par la British Invasion d’hier que par leur contemporain John « Oh Sees » Dwyer. Pas nouveau mais très frais.
Publié le 12/09/2019
12/09 Big Joanie
13/09 Froth
19/09 Trash Kit
26/09 Together PANGEA
La Bulle Café – Maison Folie Moulins
47-49 rue d’Arras, Lille
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