Octave Parangot, rescapé de 99 francs (de Jan Kounen avec Jean Dujardin, adapté du livre de Frédéric Beigbeder) a quitté le monde de la pub pour celui du mannequinat où il officie comme « chasseur de têtes » pour un oligarque russe. Quant l'Idéal, énorme société de cosmétique mondiale, fait appel à lui suite au dérapage d'un de ses modèles, il doit faire équipe avec Valentine Winfeld pour trouver la perle rare à même de faire oublier le scandale.

Là où le film de Jan Kounen épinglait le monde de la pub, L'idéal (adapté de l'ouvrage Au secours pardon de Beigbeder) dépeint le monde du mannequinat, des grands groupes et de la Russie décadente en n'omettant rien de la décadence généralisée dont l'auteur-réalisateur remplit le film avec un plaisir non dissimulé. Car comme son aîné, le film sous couvert de réalisme n'épargne rien à son spectateur. Sans jamais prendre de recul, le film use et abuse des travers qu'il entend dénoncer. Devant la caméra, Gaspard Proust (déjà à l'affiche du premier film de Beigbeder L'amour dure trois ans) succède à Jean Dujardin dans la peau d'Octave avec plus de cynisme mais pas davantage de distance. Entre réunions de crise dans le QG parisien de la marque, fiestas déjantées à Moscou, le film peine à se trouver un rythme... avant de s'achever dans une mièvrerie incongrue et quelque peu ridicule (et très éloignée du livre). Si le mélange d'autofiction et de cynisme véhiculé par les ouvrages en font des objets de curiosité, sur pellicule la sauce ne prend pas, d'autant que Frédéric Beigbeder ne défend aucun regard cinématographique. Comme si le réalisateur était gagné par l'impuissance de son personnage.