Harcèlement et adolescents à la Virgule

Ca ne rigole pas. Pas trop. En assistant à un moment de harcèlement, un homme replonge dans ses souvenirs en un long monologue qui fait froid dans le dos à mesure qu'il dévoile le calvaire d'un collégien en butte au mépris et aux brimades de ses camarades. Trente ans ont passé mais les souvenirs sont intacts, brûlants, terribles et dessine un enfer quotidien qui secoue d'autant plus qu'il fleurit sur la terre parfois ingrate de l'adolescence. Sur scène, Bruno Tuchszer, dirigé par Carine Bouquillon s'appuie sur une scénographie minimale pour offrir aux mots le plus d'espace possible et laisser le temps à cette lente description de frapper l'auditoire.

Sur un thème rarement abordé, le spectacle puise ce qu'il faut dans le texte de Jérémie Lefebvre pour interroger une période compliqué et des comportements brutaux avec cynisme et humour noir. Pour autant, jamais le spectacle ne sombre dans une démarche gratuite pour préférer évoquer avec finesse un sujet trop rarement évoqué mais terriblement important. Grand Boucan prouve une fois encore qu'on peut à la fois faire rire et réfléchir.