Fuzz, Panda Bear & Sonic Boom : retour de psychédélisme ou psychédélisme sur le retour ?

Parfois caricaturé ou folklorisé, le rock psychédélique reste pourtant l’un des courants majeurs du rock. Véritable contre-culture, mère de nombreux styles (acid-rock, country-rock, hard-rock, heavy-metal, rock progressif, musiques électroniques…), le rock psychédélique peine à se renouveler hors du revivalisme, dans des incarnations contemporaines. Les concerts de Fuzz et Panda Bear & Sonic Boom sont l’occasion de juger sur pièce où en est cette musique qui dilate oreilles et pupilles.
Fuzz est le projet de Ty Segall. A l’instar d’un John Dwyer (Thee Oh Sees), Ty Segall est un authentique activiste de la scène psychédélique américaine. Si chez lui la tentation revivaliste est clairement assumée, son érudition n’en est pas pour autant stérile. Avec Fuzz, la fourmi Segall reboot le heavy à la Ozzy et envoie Black Sabbath faire la vidange des poisseux Mountain ou Blue Cheer. Au-delà des références, une obsession qui apporte une authentique dinguerie au projet. Ajouter à cela Death Valley Girls, HooverIII deux autres groupes orientés garage-rock et l’Aéronef aura des petits effluves de Human Be-In.
Panda Bear et Sonic Boom ont renouvelé en leur temps le psychédélisme. Panda Bear a permis au genre de passer au XXIème siècle grâce aux fondamentaux Animal Collective. Sonic Boom fut dans les 80’s l’un des hémisphères du cerveau halluciné des cruciaux Spacemen 3. Séparément, ils ont considérablement renouvelé le genre, ensemble avec leur album Reset, ils continuent de heurter les gardiens du temple. Vu au dernier Sonic City, leur set faisait se télescoper Brian Wilson, Alexander « Skip » Spence, éclatement de bubble-pop, samples doo-wop, échos 50’s et traitements électroniques…Une partie du public décrocha, l’autre se connecta avec bonheur à ces boucles spatio-temporelles pour le plus grand plaisir de perdre son latin psychédélique tout en en apprenant un peu plus sur les délices de sa propre psyché. Can You Pass the Reset Test ?