Deux époques, deux endroits, un personnage. De la Russie communiste aux rues du New York des années 70, Pavel s'est construit sur une seule chose : l'image. Le dessin, ceux que les autres lui demandent de graver dans leur chair. Car Pavel excelle dans l'art du tatouage, un savoir-faire qu'il a affiné au fil de nombreuses années de pratique auprès de maitres pas toujours compréhensif. Jeté à 7 ans dans l'univers du goulag, il ne doit sa survie qu'à son talent lequel lui permettra de survivre suffisamment longtemps pour voler vers d'autres horizons
François Boucq et Jérôme Charyn ont déjà oeuvré de concert dans la collection Signé (Bouche du diable, La femme du magicien), mais pour cette nouvelle collaboration, l'échange entre les deux auteurs a pris une tournure un peu différente sous l'influence d'un François Boucq avide de participer à une histoire qui parlerait du dessin et indirectement du neuvième art. L'osmose entre les deux hommes donne naissance à une fresque solide portée par des univers forts et un fil rouge puissant. Boucq, aussi habité par son sujet que son compère Charyn y déroule un art consommé de la mise en images. De cases amples en plans serrés, il découpe son récit avec le savoir-faire consommé de celui qui a réfléchi à sa pratique, à tel point qu'il pourrait faire siens les mots du maître tatoueur qui transmet ses connaissances à Pavel : « le dessin est un art qui consiste à essayer de donner forme à l'invisible ». Charyn pour sa part tisse une intrigue remplie de réalisme et qui tisse lentement entre ses deux époques un thriller fort qui a toute sa place dans la collection Signé.