Festivals juillet #1 : debout, sur la pointe des pieds.
Tout d’abord l’indispensable ordonnance. Depuis le 30 juin, les festivals sont autorisés en configuration debout. Si les concerts se déroulent en intérieur, la jauge est réduite à 75% de la capacité maximale. En extérieur on passe à 100%. Pour les évènements réunissant plus de 1000 spectateurs, le pass sanitaire est obligatoire, en extérieur comme en intérieur. En deçà de ce seuil, donc sans contrôle du pass sanitaire le port du masque est obligatoire, dedans, comme dehors. Il est conseillé de porter un masque même en cas d’application du pass sanitaire.
Ceci posé, les organisateurs ont déployé des trésors d’inventivité pour faire « comme si ». Longtemps l’incertitude a plané, la mobilité internationale des artistes est plus que limitée, celle du public contraint. A l’instar des concerts en salle, c’est donc un retour sur la pointe des pieds des festivals. Moins d’artistes, moins de public, moins de recettes…beaucoup ont renoncé faute de pouvoir assumer une ligne artistique ou tout simplement courir le risque de se mettre en péril financier. Savourons donc les rares propositions des festivals de cette première quinzaine de juillet.
Le Joly Jazz est une itinérance musicale en Avesnois : Maubeuge, Assevent, Sars Poteries, Sains du Nord, Le Favril, Landrecies, Felleries, Anor, Ferrière la petite, Soire le Château, Eppe Sauvage, Willies…Autant d’étapes conviviales, souvent bucoliques et patrimoniales où écouter du jazz et des musiques actuelles. Près d’une vingtaine de rendez-vous gratuits avec parmi nos coups de cœur : Ji Drû, Phoebe, La Compagnie du Tire Laine, Temps Calme, Massto…
Comparé aux éditions précédentes, le Gent Jazz change clairement de braquet. Pas d’armada de stars internationales ou de coups à la frontière de la pop. Toutefois on ne pourra pas parler d’anémie au regard d’une affiche qui aligne des José James, Louis Sclavis, Wim Mertens, Gonzalo Rubalcaba & Aymée Nuviola, Monty Alexander Trio, Tigran Hamasyan Trio, Marc Ribot…Moins de fastes mais assurément plus de découvertes, notamment en direction de la jeune scène jazz belge qui bénéficiera ici d’un exceptionnel coup de projecteur.
Le Celebration Days ne manque pas d’humour. Pour son retour post-confinement, cette référence de l’underground psychédélique délaisse la forêt de Cernoy pour se claquemurer au Donjon de Clermont de l’Oise. Ce festival ne vire pas BDSM, mais fait preuve de résilience en investissant cet ancien centre pour jeunes filles mineures délinquantes. L’ex « Château des Filles Maudites » va donc être repeint à la joie psyché avec une programmation associant le surf-rock des Agamemnonz, le pas de côté rock d’Initials Bouvier Bernois, folk de Léo Divary, transe post-trad de Super Parquet, vols planés d’Ocho Ojos… musiques de traverse pour ancienne maison de redressement.
Les Nuits Secrètes prolongent leur sommeil, en attendant l’association propose « C’est extra » mêlant exposition photographique et concerts. L’évènement se déroule toujours à Aulnoye-Aymeries mais de taille plus modeste. Le menu musical sera essentiellement francophone et à destination des ados et jeunes adultes : Vianney, Yseult, Feu ! Chatterton, Thylacine, Pomme, PLK, Vladimir Cauchemar.
Le festival de la Côte d’Opale fait lui aussi la part belle à la chanson française, ce qui n’est pas une nouveauté chez lui. Avec pour ports d’attache les villes de Boulogne sur Mer, Desvres, Le Portel, Condette, Outreau et Neufchâtel Hardelot, ce festival prend le parti d’embrasser plusieurs générations : Vianney, Benjamin Biolay, Grand Corps Malade, Camélia Jordana, Juliette, Suzane, Les Innocents, Keren Ann & le Quatuor Debussy, Ladavina, Lena Deluxe, P.R2B… Fédérateur et bien pensé.
Publié le 06/07/2021
Joly Jazz Festival (8-18/7) : www.bougezrock.com
Gent Jazz (8-18/7) Gent : www.gentjazz.com
Celebration Days (10-17/7) Clermont de l’Oise : facebook
C’est Extra (10-25/7) Aulnoye Aymeries : www.cestextra.lesnuitssecretes.com
Festival de la Côte d’Opale (15-25/7) : www.festival-cotedopale.fr