Festival… de concerts

Troy Von Balthazar vient de publier un album bouleversant depuis sa retraite limousine. On y entend ce crooner cramé percer quelques belles cloques. Perclus et reclus, l’ex Chokebore affronte la vie à mains nues, guitare et effets. Belle affaire.

Vous vous demandez peut-être où se trouvent les musiques actuelles dans la foisonnante programmation Eldorado ? Éléments de réponse avec le Mexican Institute of Sound  et son centre de recherche exotico-electro piloté par le savant fou, DJ et producteur Camilio Lara.

Envie d’un pas de côté ? Depuis Brooklyn, Ava Luna reprend les tentatives no-wave, post-punk, post-disco du New York des 80’s dans une démarche progressiste en parfait accord avec les bizarreries contemporaines de tUnE-Yards et Dirty Projectors. Quand le funk déboîte sur le rock, forcément ça se déhanche.

La venue de Wilco est réellement exceptionnelle. Pas uniquement parce qu’il s’agira d’une des seules 4 dates nationales de ce groupe rare et précieux, mais bien pour entendre une créativité constante dans l’art de revisiter le rock, la pop, le folk, la country… Le plus bel arc-en-ciel entre le classic-rock et l’alternatif.

Foxwarren c’est le nouveau projet d’Andy Shauf mais c’est avant tout une vieille histoire d’amitiés. Faire de la musique, légèrement à l’ancienne, avec une pop confortablement psychédélique servie sur un matelas de lichen folk. Rafraîchissant comme une nuit sous la bonne étoile de la complicité.

Sir Elton « Rocketman » John au Stade Pierre Mauroy c’est cinquante années d’histoire de la pop traversées majoritairement avec grand bonheur par ce drôle de bonhomme. Assumant le meilleur comme le pire, cette usine à tubes reste l’œuvre de deux immenses artisans : Elton John et Bernie Taupin. Un authentique jubilé pour ce roi de la pop aux parures extravagantes.

Le blues entre les chicots, du cambouis punk sous des ongles en deuil, le duo Left Lane Cruiser descend de ses montagnes hillbilly sans frein moteur. Ici, la nature est aussi sauvage que la musique. Délivrance …

Pour Djazia Satour, la pop et le folk ne peuvent se limiter aux frontières occidentales. Chez elle, les musiques populaires et traditionnelles algériennes ne se résument pas à des épices dans un bouillon trip-hop. Au-delà de l’équilibre musical, on appréciera surtout la voix et les propos de Djaza Satour, chez qui la diversité n’est pas un vain mot.

Depuis plusieurs années, Band of Horses s’ébroue dans les grands espaces du rock américain. Dans les sacoches, on retrouvera quelques verroteries de la matrice Seattle, inévitablement des albums de Neil Young et le Crazy Horse, mais aussi quelques rafraîchissements à la Built to Spill ou The National. Et s’il y a de la poussière sur leurs magnifiques ballades, elle tient plus du voyage que des affronts du temps. 

Supreme NTM, Ultime tournée…voici donc ce retour couplé aux adieux. Ou le retour des adieux ? Mais NTM c’est du sérieux, du pionnier, du trappeur du rap français, des gars qui ont cramé leurs pépites dans une auto combustion revendiquée. Toute une époque, une épopée qu’il convient de célébrer sans trop de révérence.

Cat Power envoûte la scène alternative/indie rock avec une rare constance depuis 1995. Au fil d’albums impeccables, dont certains sont devenus des classiques, Chan Marshall s’est affirmée comme une grande interprète et compositrice. Chez elle, le blues, le folk, la soul et le rock ne s’offrent jamais de patine grâce aux eaux fortes de cette artiste fragile et déterminée.  Délicate Power.

Kevin Morby appartient à cette génération de musiciens de la scène alternative américaine refusant l’opposition frontale avec une certaine forme de classicisme rock. Comme chez un Kurt Vile, Kevin Morby s’inspire des âges d’or 60 et 70’s de la pop et du rock. De cette décoction de racines, Morby en extrait des saveurs toutes personnelles pour un breuvage qui se boit sans soif. Avec même de beaux effets secondaires.

JB Dunckel s’affranchit de Air et de son comparse Nicolas Godin. Il y eut les précédentes évasions dans les vaisseaux Darkel et Starwalker, mais même sous son propre nom Jean-Benoît songe encore à s’associer…mais cette fois avec les machines. Travaillé par les questions sur le transhumanisme, son récent album H+ envisage cette collaboration sous des formes pacifiques et créatives. The Man Machine pour citer les papys de Kraftwerk dans le texte.

Mises bout à bout l’ensemble de ces propositions isolées formerait presque une sacrée affiche de festival.