Une voix identifiable entre mille, chaude et cassée, des influences tziganes dans les violons fiévreux et les guitares qui caracolent, pas de doute, l’Envolée, douzième album du suisse Stephan Eicher, porte l’empreinte de son auteur. Mais aussi celle de ces complices d’écriture, éminents auteurs s’il en est, et amoureux du verbe : Philippe Djian, l’écrivain ami de longue date, avec qui il a concocté des concerts littéraires. On trouvera aussi Miossec, qui met sa plume sombre et acérée au service du disque, avec notamment le bouleversant Disparaître.
Des textes réalistes, une sorte de poésie noire, orchestrée par Mark Daumail, plus connu comme membre de Cocoon. Noire mais pas désespérée, à l’instar du sourire qui éclaire le titre éponyme, premier extrait de l’album. Il y a de la clairvoyance quant au monde d’aujourd’hui et sa cruauté, mais aussi ce militantisme sans y penser sur Envolées, et cet indéfectible amour de l’humain.