Au cœur de la cité de Bonta, le petit Joris mène une vie insouciante sous le regard de Kerubim, vieux marchand un brin ronchon. Mais quand, malgré l'interdiction de son papycha, Koris se faufile au stade de Boufbowl pour apercevoir son idole Khan Karkass, tout change... En effet, la sorcière Julith, disparue depuis des années, prépare son retour en complotant contre la cité de Bonta qui fût la cause de sa déchéance. Pour cela, elle entend bien user de tous les moyens à sa disposition.

 

Dans les tuyaux depuis des années, le rêve de cinéma d'Ankama déboule enfin sur les écrans, mené par Anthony Roux, grand ordonnateur du Krosmoz (l'univers local déployé aussi bien dans les jeux vidéos que les bandes dessinées de la maison roubaisienne), et entièrement réalisé en France. S'appuyant intelligemment sur le riche background d'Ankama le film n'oblige pourtant pas le spectateur à être un spécialiste pour apprécier le récit qu'il déroule. Derrière une petite introduction, l'humour le dispute vite à l'action au fil d'un récit pas forcément original (on sent les influences mythologiques nombreuses dans le parcours de Joris et de ses comparses) mais plutôt bien tenu. Si la partie centrale manque quelque peu de nervosité, la diversité des personnages et la succession de rebondissements confèrent à ce Livre I une énergie plutôt contagieuse. Techniquement, le film tient largement la route, défendant un savoir-faire à la française qui n'a pas à rougir face à ses concurrents. Drôle, le film louche aussi bien vers un humour gaulois parfois mal dosé jusqu'à une légèreté presque enfantine qui colle toutefois bien à son personnage principal. Sans être révolutionnaire, la proposition d'Ankama se trouve un créneau singulier entre humour décalé et univers original. Avec un scénario davantage peaufiné, voilà une saga qui pourrait bien faire un malheur auprès des plus jeunes.